En juillet dernier, nous écrivions déjà au sujet de l’affichage illégale, quand Le Slip Français collait sa publicité sur les panneaux d’affichage libre. Ce n’étaient pas les premiers, et loin d’être les derniers puisque 5 mois plus tard, nous constatons que ce phénomène continue et s’amplifie.
Pour rappel ces espaces d’affichage libre sont les seuls espaces d’affichage pour des structures à but non lucratif et sans grand moyen pour communiquer. Ces espaces leurs sont donc réservés et il est illégal pour les marques de s’y afficher.
Un ensauvagement de l’affichage
Via un appel à contribution sur les réseaux sociaux, nous avons constitué un relevé de près de 70 infraction d’affichages illégaux. Merci beaucoup à toutes et tous pour vos photos. En moins de 3 mois, ce sont (au moins) une dizaine d’annonceurs différents qui ont mené des campagne d’affichages illégales. Parmi lesquels on peut citer de grandes marques comme Kickers ou SeLoger, mais aussi des commerces locaux comme le magasin éphémère The Wizard’s Shop ou PALMM. Continuez à continuez à nous envoyer vos photos contact.nantes@antipub.org
PALMM, qui reconditionne des ordinateurs à Nantes, a été contacté par une de nos militantes et répond que tout le monde le fait, alors pourquoi pas lui.
La condition des petits commerces durement touchés par la crises sanitaire a aussi été évoqué dans leur réponse. Cependant, la publicité n’est pas un média qui fait vivre les petits commerces, mais plutôt les grandes enseignes (en 2014, 672 annonceurs représentent 80 % des investissements publicitaires dans les médias nationaux). La publicité et les grands centres commerciaux étouffent le petit commerce qu’ils annoncent vouloir préserver.
L’illégalité assumée et professionnalisée
Ces affiches ne sont pas le fruit d’une poignée d’employés ayant eu une idée à la va-vite, et ne connaissant pas la loi. Des agences de street marketing proposent des services d’affichage illégaux ou soit disant dans un flou législatif. Par exemple l’agence de street marketing propose sur son site des prestations de marketing sauvage, ouvertement illégales, de Wall Covering (affichage illégal sur les murs de la ville, mais c’est plus classe en anglais). Cela peut correspondre à des objectifs marketing, s’afficher sur des palissades de chantier peut donner une image de marque disruptive par exemple. Ce sont aussi évidemment des coûts moindres puisque vous ne payez pas l’afficheur, et à Nantes, vous ne payez même pas d’amende, c’est tout bénef’ !
Paris : L’affichage sauvage mis à l’amende
article Le Parisien
Si le champ est libre, il est certain que ce type d’affichage va devenir récurrent, cette dynamique allant à l’encontre de l’engagement municipal « pour une réduction forte de la publicité ». Nous demandons une réponse claire et ferme de la mairie.
Quelle audace ! Je ne savais pas que les espaces d’affichage libre étaient réservés aux structures à but non lucratif. Les grandes marques pourraient pourtant très bien se payer des promos, comme l’affichage des TPG, pour le réseau de transport local. Le bénéfice prime partout, je crains.